Le mouvement populiste

Article extrait de l’Encyclopédie Universalis :

« En russe narodnichestvo, le populisme désigne le mouvement d’opposition des intellectuels russes au tsarisme, dans les années 1850-1880 ; ce courant politique touche surtout des intellectuels des classes moyennes, qui, tout en étant imprégnés de culture occidentale, n’en ont pas moins une conscience aiguë du retard économique et politique de la Russie par rapport à l’Occident. Une des premières manifestations du mouvement populiste est la « croisade vers le peuple » (1874) : les jeunes intellectuels tentent d’investir et d’éduquer la paysannerie qui détient, selon eux, dans ses formes d’organisation économique et sociale, la solution des problèmes de la nation russe. L’échec de la croisade est à peu près total ; les jeunes révolutionnaires sont traqués par la police, rejetés par les paysans eux-mêmes. Un débat incessant s’ouvre alors entre slavophiles et occidentalistes, entre non-violents et partisans du terrorisme. En 1879, le groupe Terre et Liberté (Zemljia i Volja) se scinde en deux groupes : le premier, la Volonté du peuple (Narodnaia Volja), regroupe les terroristes, le second, le Partage noir (Tchnerny Peredel), rassemble ceux qui privilégient l’agitation politique ; la Volonté du peuple sera responsable de nombreux attentats : l’exécution, en 1882, du tsar Alexandre II marque à la fois l’apogée et la fin de cette organisation. On retrouve cependant un certain nombre de ses thèmes de propagande (rôle attribué à la paysannerie dans le processus révolutionnaire, tentation du terrorisme) dans le mouvement socialiste-révolutionnaire du début du xxe siècle. Le Partage noir conduit à la création du Parti ouvrier social-démocrate en 1894. Cependant, les théoriciens du mouvement, Alexandre Herzen, Nikolai Tchernychevski, Pierre Lavrov ont essayé d’adapter leurs doctrines socialisantes aux réalités russes, notamment en attribuant un rôle important aux communautés rurales. Enfin, tirant les leçons de l’échec subi par le mouvement populiste, certains idéologues, tels Voroutsov et Danielson, préconisent l’abandon de la voie révolutionnaire au profit d’une action réformatrice dans le cadre du régime tsariste. »

Paul Claudel

Actualités

5 mai 2025

> Clémentine Mélois reçoit le prix 2025… alors c’est bien

Clémentine Mélois est lauréate du prix 2025 pour son roman « Alors c’est bien » (L’Arbalète, Gallimard, 2024). L’autrice propose avec ce récit une œuvre d’une grande sensibilité qui a ému et convaincu les membres du jury, emportant une décision finale résumée par l’un des jurés : « Ce livre donne envie de vivre ». Et si la mort ne pouvait être qu’une fête ? Et la fin le début d’un recommencement ? Le pari de Clémentine Mélois est tenu pour rendre hommage à son père dans la préparation de brillantes et lumineuses obsèques. Le jour de fête est génialement bricolé, partagé avec l’entourage du disparu, les gens du village. Il est célébré dans un cérémonial pensé jusque dans ses moindres détails par le défunt lui-même et où l’art conservera toujours le maître-mot pour supplanter les douleurs du deuil et transporter l’artiste dans un au-delà bien terrestre, celui de nos mémoires.

Le 30 avril 2025, à L’Hôtel du Nord, en présence des amis du prix, du jury, de Daniel Picouly parrain de l’année, de Gilles Marchand et de Violaine Schwarz anciennes lauréat.es, Hugo Boris, membre du jury, a prononcé un hommage qui exprimait bien ce que fut l’émotion du jury à la lecture de l’ouvrage de Clémentine Mélois. Il le résumait en ces mots : (suite…)

Toutes les Actualités