Sorj Chalandon remporte le prix Eugène Dabit du roman populiste 2024

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste réuni le 11 avril a désigné au premier tour Sorj Chalandon lauréat du prix 2024 pour son roman L’Enragé (Grasset, 2023).Sorj Chalandon nous propose avec son Enragé un très grand roman qui a touché les membres de notre jury et emporté immédiatement sa conviction : « Le peu

ple plus le style ». Un style qui cogne, au scalpel pour sa précision, sa finesse et la profondeur du trait, au marteau pour sa puissance.

Ancré dans l’entre-deux-guerres, en 1934, le récit de l’évasion des 56 révoltés de la terrible colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer et du parcours libérateur de Jules Bonneau, « La Teigne », seul fuyard non repris, n’évoque pas seulement la cruauté d’une zone de non-droit. Il nous parle d’aujourd’hui, du terreau et des engrais de la violence, de l’imbécilité d’une autorité qui veut dompter, asservir ou détruire. Sorj Chalandon dénonce avec force les espaces concentrationnaires de la pensée que porte « la meute des honnêtes gens qui fait la chasse à l’enfant », selon ce vers de Jacques Prévert sollicité par le roman.

Sorj Chalandon, Paris, Avril 2023 @JF PAGA

Rarement un livre a fait à ce point écho à ce qui fonde depuis bientôt un siècle l’existence du prix Eugène Dabit du roman populiste : le peuple, dans sa vérité crue, dans son humanité. Dans cette aptitude à la révolte qui substitue aux chaînes qui l’entravent d’autres chaînes faites d’espoir, de mains tendues, de résistance, de culture et de solidarité.

La cérémonie de remise du prix 2024 à Sorj Chalandon se déroulera le 25 avril à 17 heures 30, à l’Hôtel du Nord. Tous les amis du prix sont invités à partager ce moment littéraire et festif sur inscription.L’écrivain Gilles Marchand, lauréat du prix en 2023, parrainera l’événement.

 

Quatre roman sont en deuxième sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2024

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu quatre romans pour sa deuxième sélection :

Rachid Benzine, Le Silence des pères (Le Seuil)

Sorj Chalandon, L’Enragé (Grasset)

Françoise Henry, N’oubliez pas Marcelle (Éditions du Rocher)

Thomas B. Reverdy, Le Grand Secours (Flammarion)

Quatre titres, une sélection qui rompt ainsi avec les cinq romans habituellement retenus. Pour ne pas franchir le seuil des cinq titres, deux ex aequo n’ont pas été retenus malgré leurs grandes qualités : Yves Bichet, pour son impressionnant Le Premier Combat (Le Pommier) et Thomas Flahaut, avec son très convaincant Camille s’en va (Éditions de l’Olivier).

Dans l’éclectisme de notre sélection, les autrices et auteurs évoquent au travers de personnages profondément humains, faits de chair, d’esprit et d’histoire mais aussi de doutes et d’espoirs, des destinées méconnues, ignorées ou secrètes, souvent meurtries, le choc des illusions confrontées au réel, l’utopie concrète et malmenée de parcours insolites mis à l’épreuve de l’autorité des pouvoirs et du poids des préjugés.

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste fait sienne cette littérature engagée, inventive et renouvelée qui place l’humain au cœur de sa créativité.

  • La désignation de la lauréate ou du lauréat, prévue le 11 avril 2024, sera communiquée ce même jour.
  • La cérémonie de remise du prix 2024, parrainée par Gilles Marchand, lauréat 2023 du prix, se déroulera le 25 avril à 17 h 30 à l’Hôtel du Nord.
  • La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.

Première sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2024

Réuni le 6 mars 2024, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu 10 romans pour sa première sélection :

Jean-Pierre Ancèle, Rose museau (Fugue) ; Rachid Benzine, Le Silence des pères (Le Seuil) ; Yves Bichet, Le Premier Combat (Le Pommier) ; Thomas B. Reverdy, Le Grand Secours (Flammarion) ; Sorj Chalandon, L’Enragé (Grasset) ; Thomas Flahaut, Camille s’en va (Éditions de l’Olivier) ; Françoise Henry, N’oubliez pas Marcelle (Éditions du Rocher) ; Anouk Lejczyk, Copeaux de bois (Éditions du Panseur) ; Johanne Rigoulot, Une Fille de province (Les Avrils ) ; Sophie Vandeveugle, Feu le vieux monde (Denoël).

Notre jury a notamment apprécié la grande variété de styles de ces romans ancrés dans les univers populaires contemporains pour évoquer la transmission, le cataclysme, les générations, la colère, l’injustice ou les mobilisations. Autant de narrations étonnantes qui convoquent des destins percutés, empêchés, réprimés, invisibilisés ou enfouis… Toutes sont en recherche de nouvelles solidarités, de fraternités plus solides. Nous avons également retenu dans cette sélection une grande diversité d’autrices et d’auteurs parvenus à différents stades de l’élaboration d’une œuvre. C’est à nouveau l’engagement du prix Eugène Dabit du roman populiste qui transparaît dans cette sélection : soutenir la qualité de l’écrit lorsqu’il sert une littérature inventive, de conviction et d’humanité.

La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, interviendra le 2 avril 2024.

La désignation de la lauréate ou du lauréat est fixée au 11 avril 2024.

La cérémonie de remise du prix 2024 se déroulera le 25 avril à 18 heures à l’Hôtel du Nord.

Rappelons que la dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.

Déjeuner du jury le 6 mars à l’Hôtel du Nord. De gauche à droite, Julie Bacques, Philippe Haumont, Michel Quint, Natacha Boussaa, Antoine Boussin, Joseph Da Costa, Hugos Boris.

Gilles Marchand remporte le prix 2023

Portrait de Gilles Marchand a Paris le 17 aout 2022 Photo : Philippe Matsas

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné le 19 avril Gilles Marchand lauréat du prix 2023 pour son roman Le Soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain, juillet 2022).

Le soldat désaccordé, de Gilles Marchand est un roman puissant aux multiples registres. L’enquête autour d’une disparition, sur fond de Guerre de 14, s’étale sur 40 ans. Elle est menée par un poilu qui a perdu sa main, son amour et ses rêves et qui se fait détective pour enquêter sur un autre amour déchiré entre France et Alsace, entre classes opposées, entre front et hôpitaux. La richesse documentaire foisonnante du roman ranime ces milliers de vies perdues ou gâchées tandis qu’un subtil emboîtage amoureux trouve son émouvant nuage au ras des horreurs de la guerre.

Le style, tendu, repose sur une multitude de références poétiques, littéraires, musicales, historiques et politiques qui finissent de nourrir cette magnifique épopée romanesque dans l’entre-deux-guerres. Un roman calibré pour notre prix qui réunit brillamment « le peuple et le style »

Quatre romans en deuxième sélection du prix 2023

 

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a choisi de retenir quatre romans en deuxième sélection 2023 :

Leila Bouherrafa, Tu mérites un pays (Allary)

Diaty Diallo, Deux secondes d’air qui brûle (Le Seuil)

Gilles Marchand, Le soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain)

Colin Niel, Darwyne (Le Rouergue)

Pour leur étonnante qualité d’écriture, pour leur ancrage dans les univers du peuple, d’ici ou d’ailleurs, d’hier ou d’aujourd’hui, chacun de ces quatre romans mérite grâce à son originalité, ses couleurs, son rythme et sa narration de recevoir cette année le prix Eugène Dabit du roman populiste.

Quatre romans et non cinq comme habituellement… La raison en est que les trois suivants, Christian Astolfi, Joseph Incardona et Marie-Hélène Lafon se sont retrouvés à égalité en cinquième position et que nous ne souhaitions pas étendre cette deuxième sélection à sept romans. Mais il va de soi que ces trois auteurs méritent pour leur talent et leurs superbes romans les mêmes éloges.

La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 19 avril 2023 dans l’après-midi.

La cérémonie de remise du prix 2023 est prévue le 3 mai à 18 heures à l’Hôtel du Nord sous le parrainage, cette année, de l’écrivain Gérard Mordillat.

La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.

Un peuple fort présent, à qui veut l’entendre, en première sélection 2023

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu le 22 mars neuf romans
en première sélection :

Christian Astolfi, De notre monde emporté (Le bruit du monde)

Leila Bouherrafa, Tu mérites un pays (Allary)

Françoise Colley, Vivante (Mialet-Barrault)

Diaty Diallo Deux secondes d’air qui brûle (Le Seuil)

Joseph Incardona, Les corps solides (Finitude)

Marie-Hélène Lafon, Les sources (Buchet-Chastel)

Gilles Marchand, Le soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain)

Léonora Miano, Stardust (Grasset)

Colin Niel, Darwyne (Le Rouergue)

A qui veut l’entendre, le peuple est fort présent, subtilement et diversement incarné dans cette littérature solide, ancrée, qui lui tend l’oreille et lui destine la plume pour en porter la voix, en étendre l’écho et dessiner des chemins. On voyage dans ces lignes entre la noirceur des tranchées de la Première Guerre mondiale et l’enchantement méprisé d’une cité, on s’embarque dans la résistance à la fermeture d’un chantier, on pénètre la moiteur d’un carbet guyanais ou dans le rêve fou d’un pays fantasmé. Le prix Eugène Dabit du roman populiste réaffirme avec cette première sélection 2023 sa volonté de soutenir le style mis au service d’une littérature de conviction, d’humanité et d’engagements, pour honorer l’écrit qui fait sourdre les cris.
La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, est prévue le 13 avril 2023.
La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 19 avril 2023.
La cérémonie de remise du prix 2023 se déroulera le 3 mai à 18 heures à l’Hôtel du Nord.
La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.

 

Dan Nisand lauréat du prix 2022

Dan Nisand, lauréat 2022 pour «Les Garçons de la cité-jardin ». Photo : Chloé Vollmer

Après une discussion serrée qui a notamment souligné les nombreuses qualités des quatre autres romans en lice*, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné Dan Nisand lauréat du prix 2022 pour son roman Les  Garçons de la cité-jardin (Éditions Les Avrils, août 2021).
Les Garçons de la cité-jardin est un percutant roman d’apprentissage : celui de la violence, cultivée et transmise comme une identité venimeuse, celle d’une fratrie d’une cité de l’Est de la France… Virgile, Melvil, Jonas, ils ont des prénoms majestueux comme des mythes. Leur histoire aux accents tragiques est racontée par le plus vulnérable d’entre eux, dans une langue travaillée, inventive et tendue comme un arc, à l’image de la tension interne à cette famille et cette société.
Ce premier roman est digne de l’héritage de notre prix qui récompense une œuvre exigeante par son écriture et respectueuse de la réalité des existences dans les milieux populaires. Au sens où l’entendait déjà le fondateur du prix populiste Léon Lemonnier il y a bientôt un siècle, « nous voulons peindre le peuple, mais nous avons surtout l’ambition d’étudier attentivement la réalité ».
La cérémonie de remise du prix 2022 à Dan Nisand se déroulera le 29 avril à 18 heures à l’Hôtel du Nord. Tous les amis du prix sont invités à partager ce moment littéraire et festif.
Cette année, Patrick Pelloux, médecin urgentiste, écrivain et syndicaliste nous fait le plaisir et l’honneur de parrainer l’événement.
Rendez-vous le 29 avril à l’Hôtel du Nord,
102, quai de Jemmapes, 75010 Paris.
 * Pierric Bailly, Le Roman de Jim (P.O.L), Tonino Benacquista, Porca Miseria (Gallimard), Salomé Kiner, Grande Couronne (Christian Bourgeois),         Nicolas Mathieu, Connemara (Actes Sud).

Délibération du 19 avril 2022 à l’Hôtel du Nord. De gauche à droite : Antoine Boussin, Valentine Goby, Julie Bacques, Hugo Boris, Natacha Boussaa, Michel Quint et Philippe Haumont.

 

 

Paris le 20 avril 2022

Deuxième sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2022

 

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste retient ce 12 avril cinq romans en deuxième sélection.

Pierric Bailly, Le Roman de Jim (P.O.L)

Tonino Benacquista, Porca Miseria (Gallimard)

Salomé Kiner, Grande Couronne (Christian Bourgeois)

Nicolas Mathieu, Connemara (Actes Sud)

  Dan Nisand, Les Garçons de la cité-jardin (Les Avrils)

L’un de ces cinq romans remportera le 19 avril prochain le prix Eugène Dabit du roman populiste après l’ultime délibération du jury. Tous et toutes le méritent par la diversité de leurs écritures et récits, l’originalité et le renouvellement de formes littéraires toujours ancrées dans le quotidien des vies et parcours des gens du peuple. Une littérature populiste sans peur et sans reproche, au sens où l’entendait déjà le fondateur du prix populiste Léon Lemonnier il y a bientôt un siècle, « un sens large. Nous voulons peindre le peuple, mais nous avons surtout l’ambition d’étudier attentivement la réalité ».
Le jury du Prix Eugène Dabit du roman populiste réaffirme ainsi la raison d’être de ses choix : soutenir une littérature de conviction, d’engagements et d’exigence pour témoigner de nos réalités sociales.
Le nom du lauréat ou de la lauréate sera communiqué dès le 19 avril à l’auteur, son éditeur et à la presse. La cérémonie de remise du prix 2022 se déroulera le 29 avril à 18 heures à l’Hôtel du Nord.
Le médecin urgentiste, écrivain, syndicaliste et chroniqueur Patrick Pelloux nous fait cette année le plaisir et l’honneur de parrainer l’événement.
Pour mémoire, la dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.

Onze romans en première sélection de l’édition 2022

Réuni le 18 mars 2022, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu onze romans en première sélection.

• Jean-Baptiste Andréa, Des diables et des saints (L’Iconoclaste))

• Pierric Bailly, Le Roman de Jim (P.O.L)

• Tonino Benacquista, Porca Miseria (Gallimard)

• Watson Charles, Le Ciel sans boussole (Moires)

• Jean Baptiste Del Amo, Le Fils de l’homme (Gallimard)

• Salomé Kiner, Grande Couronne (Christian Bourgeois)

• Nicolas Mathieu, Connemara (Actes Sud)

• Dan Nisand, Les Garçons de la cité-jardin (Les Avrils)

• Paola Pigani, Et ils dansaient le dimanche (Liana Levi)

• Corinne Royer, Pleine terre (Actes Sud)

• Morgan Sportès, Les Djihadistes aussi on des peines de cœur (Fayard)

Un choix qui témoigne cette année encore d’une grande diversité, mêlant des auteurs confirmés et reconnus à de premiers romans prometteurs. Variété des univers et des styles, la palette des émotions littéraires est riche. Le jury du Prix Eugène Dabit du roman populiste réaffirme sa raison d’être : soutenir une littérature de conviction, d’engagements et d’exigence pour témoigner de nos réalités sociales.

La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, est prévue le 11 avril 2022.

La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 19 avril 2022.

La cérémonie de remise du prix 2022 se tiendra le 29 avril à 18 heures à l’Hôtel du Nord. Le médecin urgentiste, écrivain, syndicaliste et chroniqueur Patrick Pelloux nous fait cette année la plaisir et l’honneur de parrainer l’événement.

La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3000 €.

Samira Sedira remporte le prix Eugène Dabit 
du roman populiste 2020-2021

Mis en avant

Après sa délibération du 15 avril 2021, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste est heureux d’annoncer que Samira Sedira est la lauréate du prix 2020-2021 pour son livre « Des gens comme eux », paru en janvier 2020 au Rouergue (la brune).

Les autres livres retenus en deuxième sélection, Aurélien Delsaux, « Pour Luky « ; Françoise Henry, Loin du soleil ; Hervé Le Corre, Traverser la nuit et Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit, présentaient aux yeux des jurés de grandes qualités d’écriture. Celui de Samira Sedira, lu parmi les premiers, avait suffisamment marqué le jury pour n’être pas oublié. Dans l’imaginaire courant, le dominant est un mâle blanc, citadin, aisé. Ici, il est noir et vit à la montagne. Ce simple décentrement donne du contour au rapport de classe qui est à l’origine du carnage raconté par Samira Sedira. Elle a convaincu le jury par la force de son récit, son parti-pris narratif, sa langue fluide et évocatrice.

La cérémonie de remise du prix 2020-2021 devrait se tenir le 17 juin 2021, à l’Hôtel du Nord, si le contexte sanitaire le permet.

L’évènement sera confirmé ultérieurement.

Maryse Wolinski est cette année la marraine du prix. Hommages seront rendus à Georges Wolinski, assassiné en 2015, et à Nicky Fasquelle, vaincue par la covid 19, tous deux anciens membres du jury. Ainsi qu’à Joseph Ponthus, notre dernier lauréat, brutalement décédé en février 2021 à l’aube d’un œuvre magistrale.