Onze auteurs en première sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2016

Le jury du Prix Eugène Dabit du Prix du roman populiste a retenu cette année
onze titres dans sa première sélection.
Son choix est le suivant :

Carl Aderhold, Rouge, Les Escales;
Kaouther Adimi, Des Pierres dans ma poche, Seuil;communique05-10-16selec10
Blick Blassy, Le Moabi Cinéma, Gallimard;
Guy Boley, Fils du feu, Grasset;
Hugo Boris, Police, Grasset;
Magyd Cherfi, Ma Part de Gaulois, Actes Sud;
Béatrice Fontanelle, Le train d’Alger Stock;
François Garcia, Le Remplacement, Verdier;
Emmanuel Grand, Les Salauds devront payer, Liana Levi;
Denis Lemasson, Nous traverserons ensemble, Plon;
Charles Robinson, Fabrication de la guerre civile, Seuil.
 
Une seconde sélection, de cinq titres, sera annoncée autour du 15 novembre 2016.
La désignation de la lauréate ou du lauréat est prévue le 24 novembre 2016,
à l’Hôtel du Nord (1), partenaire de notre prix, où se réunira le jury pour un déjeuner de délibération.
Le résultat sera annoncé publiquement ce même jour vers 14 h 30 dans ce lieu hautement symbolique où perdure la mémoire d’Eugène Dabit, premier lauréat du Prix populiste pour son célèbre « Hôtel du Nord », en 1931.

La remise du prix Eugène Dabit, ouverte au public, est prévue le 16 décembre 2016, à 18 heures, à l’Hôtel du Nord, autour d’un apéritif gourmand imaginé par Mercy Fanny.
L’éminent écrivain américain Douglas Kennedy sera parmi nous, ce 16 décembre, à l’Hôtel du Nord. Il parraine en effet notre événement, nous faisant le plaisir et l’honneur de sa participation à cette manifestation littéraire.

 
(1) Hôtel du Nord, 102, quai de Jemmapes 75010 Paris. Tél. : 01 40 40 78 78.
 
 

Didier Castino reçoit le prix Eugène Dabit 2015 pour « Après le silence » (Liana Levi)

APRES LE SILENCE © Art Becker/CORBIS (sdp)
Réuni à l’Hôtel du Nord le jeudi 26 novembre 2015, le jury du Prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné comme lauréat, dès le premier tour et à une nette majorité, Didier Castino pour son premier roman, Après le silence, édité par Liana Levi.Ce texte d’une rare puissance dont le souffle ravive dans un réalisme époustouflant une mémoire ouvrière que l’on aurait pu croire endormie a conquis le jury. Elan, rigueur, souffle, puissance sont, dans le roman de Didier Castino, mis au service de la construction élaborée d’un récit à deux voix, du passé au présent, du père au fils ou plutôt du fils au père. L’auteur dépeint dans un réalisme sans concession la dureté d’une condition sociale et la droiture de ceux qui se sont engagés leur vie durant, jour après jour, pour la transformer, nous interrogeant subtilement au passage sur la manière dont les générations suivantes portent encore ces valeurs.
Les quatre autres titres en lice (lire ci-contre) après la seconde sélection ont tous fait l’objet d’éloges et méritent d’être soutenus pour leur indéniable créativité littéraire ainsi que pour un ancrage souvent original et novateur dans le réel. En deuxième position, le jury a spécialement aimé l’étonnant et drolatique Quand le diable sortit de la salle de bains, proposé par Sophie Divry, une prouesse stylistique employée à décrire de l’intérieur la réalité chaotique et souvent absurde des errances d’une jeune chômeuse qui veut sortir de sa condition.

Le prix Eugène Dabit 2015 sera remis à Didier Castino
le mercredi 16 décembre à 18 h, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis*
par Patrick Braouezec, président de Plaine Commune et membre du jury du prix

Sont cordialement invités à partager ce moment les amis du prix, du territoire de Plaine Commune, du Théâtre Gérard Philipe, les éditeurs, écrivains et journalistes sensibles à la démarche d’un prix littéraire qui a récompensé au fil de sa longue histoire les plus grands écrivains de leur temps. Un prix soucieux de valoriser un genre qui place le peuple, sa vie, ses espoirs et ses résistances au cœur d’une écriture lucide, originale et exigeante.

* Théâtre Gérard-Philipe 59, boulevard Jules-Guesde. 93200 Saint-Denis

Contact : Association pour la restauration du Prix Eugène Dabit du roman populiste
Philippe Haumont. 8 bis, rue Aubert 93200 Saint-Denis – France
Tél. 01 83 74 23 03 – 06 20 98 37 84
philippehaumont@yahoo.fr ~philippe@philippehaumont.com

Invitation 2015

Le top 5 de la sélection 2015

 

Le jury du Prix Eugène Dabit du Prix du roman populiste a aimé lire et retenu cette année cinq titres pour sa deuxième sélection, parmi treize livres qui étaient en lecture.

Les cinq livres retenus :

hiveraparisPhilippe Blondel
Un Hiver à Paris
Buchet-Chastel

 

 

Wet Eye GlassesDidier Castino
Après le silence
Liana Levi

 

 

quand le diableSophie Divry
Quand le diable sortit de la salle de bains
Noir sur blanc

 

 

petitebarbareAstrid Manfredi
Petite Barbare
Belfond

 

 

 

maitres_couvIsabelle Stibbe
Les Maîtres du printemps
Serge Safran

 

 

 

Désignation du lauréat 2015 le 26 novembre à l’Hôtel du Nord (1)

Annonce publique sur place prévue aux environs de 14 h 30,
après délibération du jury.

Les journalistes intéressés et les amis du prix Eugène Dabit du roman populiste sont invités à partager ce moment avec les jurés dans un lieu hautement symbolique où perdure la mémoire du grand écrivain Eugène Dabit, premier lauréat du Prix populiste pour son célèbre Hôtel du Nord, en 1931.

Ce sera également l’occasion d’évoquer la mémoire de deux pertes lourdes pour le jury en 2015, après celle de Cavanna en 2014 : la mort tragique, le 7 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo, de notre fidèle et merveilleux ami Georges Wolinski ainsi que la disparition de Jean Vautrin qui apporta tant durant de longues années à la présidence du jury, à la vie et aux valeurs de notre prix littéraire.

(1) Hôtel du Nord, 102, quai de Jemmapes 75010 Paris. Tél. : 01 40 40 78 78.

“Wolinski n’est pas mort”

 

WolinskiPopulisme

Notre prix Eugène Dabit du roman populiste est triste, endeuillé, anéanti. Il est meurtri dans sa chair et dans son esprit. Après Cavanna en janvier 2014, voilà que c’est au tour de Wolinski de nous faire faux bond… Pas drôle l’anniversaire. D’autant plus qu’on ne peut pas dire qu’il ait soigné la forme, pour une fois.

Georges n’a pas choisi la petite porte pour s’absenter, ce triste 7 janvier 2015. Il ne nous a pas quittés sur la pointe des pieds mais sauvagement assassiné avec quelques autres camarades, ceux-là même qui avaient fait de Charlie Hebdo ce qu’il était : Cabu, Tignous, Charb, Honoré, Maries…

Un départ fulgurant qui, bien au-delà de notre Prix, a sidéré la France entière et stupéfié le monde.

Leur crime ? La liberté, celle d’écrire, de penser, de dessiner leur temps et de dénoncer ses travers, ses excès, sa connerie, même quand elle se laissait pousser la barbe. Cette liberté si chère qu’elle peut coûter la vie de ceux qui ont décidé de la défendre à tout prix, d’être là, debout, d’ignorer la terreur.

Georges nous l’avait dit. Il savait qu’en allant chaque semaine à Charlie Hebdo, il exposait sa vie. Il évoquait régulièrement le drôle de climat qui régnait dans la rédaction de l’hebdomadaire satirique depuis que tous travaillaient sous la menace permanente de voyous déguisés en croyants. Une rédaction qui ne pouvait plus produire, un comble pour Charlie, que sous protection policière. Bien sûr, Georges avait peur, mais il s’y rendait quand même. C’était la vie. C’était sa vie.

Au moins Georges le chroniqueur, le moraliste, l’admirateur de Victor Hugo et de Dubout n’est-il pas mort idiot, comme le redoutait le titre de l’un de ses premiers albums, en 1968. Ni idiot ni pauvre d’ailleurs, car Georges était riche de son talent, de son regard, de son humour, de son trait acéré et de sa grande lucidité, non seulement sur les autres mais aussi sur lui-même, ce qui est la première et dernière condition de l’intelligence et de l’humour.

Georges avait rejoint le jury de notre Prix il y a 17 ans, en 1998, en même temps que Patrick Rambaud qui venait de recevoir le Prix Goncourt, dans la foulée de son ami François Cavanna.

Ce compagnon de plume, attentif, fidèle, rigoureux, exigeant et si profondément amical et humain a énormément apporté à notre prix littéraire. Il laisse un vide immense et va cruellement nous manquer.

Aujourd’hui, notre tristesse est immense. De même que notre colère, notre sentiment d’impuissance et la révolte qu’inspire un crime odieux dont Georges a été, avec quelques autres talentueux camarades, la victime imbécile, courageuse et tragique.

« La barbarie sait bien où trouver ses ennemis, là où on crie la vérité, là où on défend la liberté d’expression, de culte et de pensée, et la démocratie, la vraie pas ses parodies, mais elle ignore qu’en criblant de balles ses ennemis elle ne fait que les rendre plus vivants », écrivait Michel Quint sur Facebook au lendemain du meurtre.

Comme sa fille Elsa qui évoquait sur Europe 1 « la mort de son papa », nous pouvons dire avec elle que « Wolinski n’est pas mort ». Car dans nos cœurs, il bande encore. Le bougre, le frère, le camarade est bien vivant et le restera longtemps.

Philippe Haumont

Le dessin ci-dessus a été réalisé par Wolinski pour le 7e festival du livre de Belfort, en 2000, un événement organisé conjointement avec notre association.

Ci-dessous, en 2007 à L’Île-Saint-Denis, lors de la remise du Prix du roman populiste à Olivier Adam pour son livre A L’Abri de rien. De gauche à droite : Joseph Da Costa, Nicky Fasquelle, François Cavanna, Olivier Adam, Akli Tadjer et Georges Wolinski.

prix wolin ISD

 

Le prix 2014 attribué à Dominique Fabre

Couv Photos volees+bandeDominique Fabre* remporte cette année le prix Eugène Dabit du roman populiste pour son roman Photos volées  (Éd. de l’Olivier).

Réuni le 18 novembre 2014, le jury a désigné à une forte majorité au second tour Dominique Fabre, après une discussion serrée au premier tour qui a mis aussi en évidence les grandes qualités d’un autre titre, Bois II, d’Élisabeth Filhol (P.O.L).

Au-delà de ce livre au ton si particulier, tout emprunt d’une joyeuse mélancolie et dont la succession d’anecdotes ouvre sur un panorama universel, celui des sensations et destinées humaines, le jury a aussi voulu cette année récompenser l’ensemble d’une œuvre, celle du discret, prolixe et talentueux auteur Dominique Fabre.

Dans ce livre, Dominique Fabre dresse le portrait d’un homme sensible et digne qui porte en lui le sentiment d’avoir plus ou moins raté sa vie et qui, pour rien au monde, n’embêterait quiconque avec son vague à l’âme. L’écriture est à son image, juste et toute en retenue. Elle procède par touches délicates, dans ce roman où rien n’est plus grand et porteur de sens que l’apparente banalité du quotidien.

* Dominique Fabre a publié une douzaine de romans, dont Moi aussi un jour, j’irai loin (Maurice Nadeau, 1995), Ma vie d’Edgar (Le Serpent à plumes, 1998), J’aimerais revoir Callaghan (Fayard, 2010), Il faudrait s’arracher le cœur (L’Olivier, 2012) et un récit, Des nuages et des tours (L’Olivier, 2013). Il a également publié en septembre 2014 un recueil de poésie aux éditions Fayard, Je t’emmènerai danser chez Lavorel.

 

 

Cinq grands romans retenus en dernière sélection 2014

Le choix fût difficile, la matière était riche, le résultat est donc serré.
A touche-touche, rendant le départage encore plus redoutable quand viendra l’heure du choix final, cinq titres témoignent avec talent de la vivacité renouvelée d’un « genre » littéraire tourné vers l’autre, le copain, la famille, le collègue, le passant, l’amoureux, l’exclu… Toutes celles et ceux qui forment le décor humain, plus ou moins solidaire, plus ou moins éclairé, plus ou moins joyeux ou chaleureux, de nos vies éparpillées.
Cinq titres aux styles différents, toujours remarquablement écrits, qui révèlent la qualité d’auteurs confirmés ou prêts à le devenir, attachés à la restitution du vrai, décrivant un monde difficile et adoptant, pour en traduire la violence et la complexité, une démarche romanesque exigeante. Une approche littéraire qui place les hommes, leurs déchirures et leurs combats, au cœur de leurs fictions poétiques et subtilement réalistes.

Les cinq auteurs restant désormais en lice pour remporter le prix sont donc, cette année :

Fabre

Dominique Fabre, Photos volées, Éd. de l’Olivier.

 

 

Elisabeth Filhol, Bois II, P.O.L.livre-bois-2

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Marie-Hélène Lafon, Joseph, Buchet-Chastel.

 

 

Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Le Seuil.Louis

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Jean-Noël Pancrazi, Indétectable, Gallimard.

 

 

 

Le jury se réunira le 18 novembre 2014, à 12 h, pour désigner son lauréat 2014.

14 titres retenus en première sélection pour l’édition 2014

Le Prix Eugène Dabit du roman populiste désignera le 18 novembre son lauréat 2014. Cette année, quatorze titres avaient été retenus en première sélection, parmi lesquels cinq ont été choisis le 10 novembre pour la deuxième sélection (lire ci-contre).
Les quatorze auteurs en lice cette année étaient :

Sébastien Ayreault, Sous les toits, Au Diable Vauvert.
Yannick Bouquart, Squat, Le Rouergue.
Sandrine Bourguignon, Nous sommes la meute, pas le troupeau, Sulliver.
Tieri Briet, Fixer le ciel au mur, Le Rouergue.
Jean-Pierre Didierlaurent, Le Liseur du 6 h 27, Au Diable Vauvert.
Dominique Fabre, Photos volées, éd. de l’Olivier.
Elisabeth Filhol, Bois II, P.O.L.
Ludovic Joce, Point de gravité, D’un Noir si Bleu.
Marie-Hélène Lafon, Joseph, Buchet-Chastel.
Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Le Seuil.
Lionel-Edouard Martin, Mousseline et ses doubles, éd. du Sonneur.
Denis Michelis, La Chance que tu as, Stock.
Jean-Noël Pancrazi, Indétectable, Gallimard.
Johann Zarka, Le Boss de Boulogne, Don Quichotte.

Remise du Prix 2013 à Violaine Schwartz

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Accueil très chaleureux pour la remise du prix 2013 à Violaine Schwartz, le 18 janvier 2014, à la nouvelle médiathèque Elsa-Triolet de L’Île-Saint-Denis qui était inaugurée le même jour et avait déplacé une foule d’amateurs de lecture. Sur la photo, de gauche à droite : Natacha Boussaa, Patrick Braouezec, président de Plaine Commune et membre de notre jury qui remettait aussi le Prix à la lauréate, Violaine Schwartz, Joseph Da Costa, Akli Tadjer, Philippe Haumont et Michel Bourgain, maire de L’Île-Saint-Denis.

Violaine Schwartz reçoit le Prix 2013 pour «Le Vent dans la bouche»

 

Le Prix Eugène Dabit du roman populiste 2013 a été attribué le 9 janvier 2014 par le jury à Violaine Schwartz pour son roman Le Vent dans la bouche (P.O.L).

Ecrit à fleur de peau, ce livre évoque avec une rare intensité la personnalité de Fréhel, cette jolie fleur de pavé qu’on appelait à ses débuts la « môme Pervenche ». Il a conquis le jury.

Le livre de Violaine Schwartz évoque avec une rare intensité la personnalité de Fréhel. Toute jeune, une femme dont la liberté effrayait tant les hommes qu’ils la quittaient au plus vite. Une amoureuse dévastée, détruite. Une pauvre fille alcoolique, toxicomane, terrorisée par des démons d’enfance au point d’en garder sa vie entière une terreur des corbeaux. Une errante, partie dix ans se produire à Saint-Pétersbourg, à Vienne, à Bucarest pour finir prostituée dans un bordel de Constantinople. Une matrone avant l’âge, bouffie d’angoisse et de graisse. Une pocharde au cœur lourd. Mais quelle chanteuse… Evoquant Fréhel, Violaine Schwarz prend à corps un destin de femme, une histoire de révolte et d’insoumission vibrantes. « Fermez vos gueules, j’ouvre la mienne ! », beuglait-elle au début de ses tours de chant. Violaine Schwartz lui rend cette voix-là. Sa voix. La voix du peuple qui n’en peut plus de se laisser conter. Effrayer. Abuser. Le Vent dans la bouche est un livre magnifique et exaltant. Faisant corps et âme avec l’interprète de La Java bleue et de Où sont tous mes amants ?, Violaine Schwartz tient la chronique tendre et hargneuse d’une vie sans pareil.

Xavier Houssin

© Michèle Constantini.

© Michèle Constantini.

Violaine Schwartz, 45 ans, est comédienne, chanteuse et écrivain. Après des études à

l’Ecole du TNS, elle a notamment travaillé sous la direction de Georges Aperghis, Alain Ollivier, Jacques Lassalle, Ludovic Lagarde, Gilberte Tsaï, Charles Tordjman, Frédéric Fisbach, Jean Philippe Vidal, Ingrid von Wantoch Rekowsky, Jacques Rebotier, Jean Lacornerie, Jean Boilot, Dominique Pifarély, Etienne Pommeret, et, ces dernières années avec Célie Pauthe, Pierre Baux, Irène Bonnaud et Guillaume Delaveau. Elle a crée un tour de chant autour du répertoire réaliste, en duo avec la contrebassiste Hélène Labarrière. Elle a également écrit des pièces radiophoniques et deux romans. Bibliographie : La Tête en arrière (P.O.L, 2010), Les Exilées [épilogues au texte d’Eschyle], (Les Solitaires intempestifs, 2013), Le Vent dans la bouche (P.O.L, 2013).

Trois questions à… Jean Vautrin

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Président d’honneur du jury, l’écrivain Jean Vautrin résume l’esprit du Prix populiste, devenu Prix Eugène Dabit du roman populiste, une distinction littéraire qui n’a pas cesser de faire rimer engagement avec humanité.

 

 

Comment est né le Prix Populiste ?

Il est créé en 1929 avec l’objectif de couronner un roman mettant en scène le peuple. A l’époque, la démarche correspond à une vraie lignée d’écrivains. En leurs temps, Victor Hugo, Emile Zola et Jules Vallès auraient fait partie des lauréats. En 1931, Eugène Dabit est récompensé pour Hôtel du Nord ; cela met un coup de projecteur sur l’événement qui gagne en importance au fil des années. Romain Rolland, Jean-Paul Sartre, Bernard Clavel, Louis Guilloux… toutes ces grandes plumes ont obtenu le Prix Populiste !

D’où vient le mot « populiste » ?

Le terme est issu du Populisme, mouvement littéraire et artistique fondé en même temps que le Prix. Depuis, hélas, le mot a été galvaudé. Le Prix Populiste en a d’ailleurs subi les conséquences puisque, à la fin des années 70, il s’éteint pendant quelques années, victime de sa terminologie, avant d’être restauré par l’Association pour la Restauration du Prix Populiste.

Comment s’inscrit le Prix Populiste dans la littérature d’aujourd’hui ?

La philosophie reste la même : rendre compte de la réalité sociale, au sens large bien entendu. Malheureusement, aujourd’hui, la mode, c’est d’écrire sur son nombril. La barbarie dans laquelle nous vivons actuellement devrait pourtant nous inciter à nous pencher sur ces questions sociales. Au lieu de cela, nous sommes submergés par la littérature people. Même les Américains, qui, eux, cultivent une littérature sociale, rigolent de cette tendance exhibitionniste en vogue dans l’Hexagone.