Adieu Nicky

Repas du jury en 2012, à l’Hôtel du Nord. De gauche à droite : Valentine Goby, NICKY FASQUELLE, Xavier Houssin, Michèle Lesbre, Joseph Da Costa, Michel Quint et Akli Tadjer.

Nous sommes tristes. Nicky Fasquelle ne sera pas à notre prochain rendez-vous de jury du prix du roman populiste. Dans l’ombre de notre ignorance, le virus assassin nous a ôté sa présence joyeuse, ses éclats de rire spontanés, son sourire malicieux et bienveillant, ses choix de lecture avisés.
À la demande d’Armand Lanoux, elle avait contribué dès 1984, avec Marcel Jullian, Jérôme Garcin, Paul Morelle, Clément Lépidis, Raymond Jean, Louis Nucera, Claude Poulain… à la restauration du « Prix Populiste ». Membre du bureau de l’association, participant à la première proclamation du Prix à Beauvais elle avait, comme tous les membres du jury cette année-là, mis la main à la poche pour doter le lauréat.
D’une grande générosité elle a souvent accueilli le jury pour ses réunions au restaurant « Le Perron ». Attentive à aux problèmes personnels des uns ou des autres, après les réunions, elle raccompagnait toujours en voiture Alexandre Astruc. En vacances en Espagne en 1997, elle avait téléphoné à plusieurs membres du jury pour s’assurer de leur présence auprès du fils de Clément Lépidis, qui venait de décéder.
Son engagement pour le « Prix Populiste » était entier. Toujours présente aux réunions de sélection, ses choix étaient dictés par une grande connaissance de la littérature et l’estime qu’elle portait aux écrivains, aux nouveaux talents. Des choix toujours impartiaux, quels que soient ses liens avec les milieux de l’édition. Femme libre, intègre, décomplexée, aucune pression n’avait prise sur ses appréciations.
Aux fêtes du livre de Saint-Étienne, Belfort, Toulon, dans les villes d’accueil pour la remise du prix, elle était là, avec Jean Vautrin, Patrick Rambaud, Cavanna, Wolinski, Dan Franck, Akli Tadjer et se tenait humblement derrière le stand du Magazine littéraire. Jean Vautrin avait coutume de dire que nous étions une académie de bons vivants amoureux des livres, du bon vin et des simples gens. Nicky en restera l’emblématique représentante.
Joseph Da Costa

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7 mars 2025

> Première sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2025

Réuni le 6 mars 2025, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a retenu neuf romans pour sa première sélection :

Christian Astolfi, L’œil de la perdrix (Le bruit du monde)

Sophie Brocas, Le Lit clos (Mialet-Barrault)

Jerôme Chantreau, L’affaire de la rue Transnonain (La Tribu)

Jean-Marc Fontaine, Trois fois la mort de Samuel Ka (Globe)

Carole Martinez, Dors ton sommeil de brute (Gallimard)

Clémentine Mélois, Alors c’est bien (L’arbalète Gallimard)

Judith Perrignon, Nous nous parlons d’un lieu où tout est fragile (L’Iconoclaste)

Bérénice Pichat, La Petite Bonne (Les Avrils)

Jeanne Rivière, Lorraine brûle (Sygne Gallimard)

Originalité des récits, des écritures, des éditeurs, la première sélection du prix Eugène Dabit du roman populiste 2025 propose une mosaïque éclairante de ce que la littérature peut offrir aujourd’hui de plus perspicace quand elle s’attache à décrire à fleur de peau des parcours méconnus et grandioses.

La complicité des cultures, les flammes du combat, celles de l’abjection des dominants pour asservir un peuple, la violence qui s’exerce dans les périphéries, la puissance insoupçonnée des rêves de l’enfance, la force bouleversante et créatrice du deuil, la sortie d’un être du néant, la tendre opportunité des déterminismes sociaux ou la mèche rallumée d’une province invisibilisée sont autant de thèmes brillamment traités.

C’est encore l’engagement du prix Eugène Dabit du roman populiste qui s’exprime dans cette sélection : soutenir la qualité de l’écrit lorsqu’il sert une littérature inventive, de conviction et d’humanité.

  • La prochaine sélection, de cinq titres ou moins, est prévue le 24 mars 2025.
  • La désignation de la lauréate ou du lauréat est attendue pour le 2 avril 2025.
  • La cérémonie de remise du prix 2025 se déroulera le 30 avril à 17 h 30 à l’Hôtel du Nord.

12 avril 2024

> Sorj Chalandon remporte le prix Eugène Dabit du roman populiste 2024

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste réuni le 11 avril a désigné au premier tour Sorj Chalandon lauréat du prix 2024 pour son roman L’Enragé (Grasset, 2023).Sorj Chalandon nous propose avec son Enragé un très grand roman qui a touché les membres de notre jury et emporté immédiatement sa conviction : « Le peu

ple plus le style ». Un style qui cogne, au scalpel pour sa précision, sa finesse et la profondeur du trait, au marteau pour sa puissance.

Ancré dans l’entre-deux-guerres, en 1934, le récit de l’évasion des 56 révoltés de la terrible colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer et du parcours libérateur de Jules Bonneau, « La Teigne », seul fuyard non repris, n’évoque pas seulement la cruauté d’une zone de non-droit. Il nous parle d’aujourd’hui, du terreau et des engrais de la violence, de l’imbécilité d’une autorité qui veut dompter, asservir ou détruire. Sorj Chalandon dénonce avec force les espaces concentrationnaires de la pensée que porte « la meute des honnêtes gens qui fait la chasse à l’enfant », selon ce vers de Jacques Prévert sollicité par le roman.

Sorj Chalandon, Paris, Avril 2023 @JF PAGA

Rarement un livre a fait à ce point écho à ce qui fonde depuis bientôt un siècle l’existence du prix Eugène Dabit du roman populiste : le peuple, dans sa vérité crue, dans son humanité. Dans cette aptitude à la révolte qui substitue aux chaînes qui l’entravent d’autres chaînes faites d’espoir, de mains tendues, de résistance, de culture et de solidarité.

La cérémonie de remise du prix 2024 à Sorj Chalandon se déroulera le 25 avril à 17 heures 30, à l’Hôtel du Nord. Tous les amis du prix sont invités à partager ce moment littéraire et festif sur inscription.L’écrivain Gilles Marchand, lauréat du prix en 2023, parrainera l’événement.

 

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