Dan Nisand lauréat du prix 2022

Dan Nisand, lauréat 2022 pour «Les Garçons de la cité-jardin ». Photo : Chloé Vollmer

Après une discussion serrée qui a notamment souligné les nombreuses qualités des quatre autres romans en lice*, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné Dan Nisand lauréat du prix 2022 pour son roman Les  Garçons de la cité-jardin (Éditions Les Avrils, août 2021).
Les Garçons de la cité-jardin est un percutant roman d’apprentissage : celui de la violence, cultivée et transmise comme une identité venimeuse, celle d’une fratrie d’une cité de l’Est de la France… Virgile, Melvil, Jonas, ils ont des prénoms majestueux comme des mythes. Leur histoire aux accents tragiques est racontée par le plus vulnérable d’entre eux, dans une langue travaillée, inventive et tendue comme un arc, à l’image de la tension interne à cette famille et cette société.
Ce premier roman est digne de l’héritage de notre prix qui récompense une œuvre exigeante par son écriture et respectueuse de la réalité des existences dans les milieux populaires. Au sens où l’entendait déjà le fondateur du prix populiste Léon Lemonnier il y a bientôt un siècle, « nous voulons peindre le peuple, mais nous avons surtout l’ambition d’étudier attentivement la réalité ».
La cérémonie de remise du prix 2022 à Dan Nisand se déroulera le 29 avril à 18 heures à l’Hôtel du Nord. Tous les amis du prix sont invités à partager ce moment littéraire et festif.
Cette année, Patrick Pelloux, médecin urgentiste, écrivain et syndicaliste nous fait le plaisir et l’honneur de parrainer l’événement.
Rendez-vous le 29 avril à l’Hôtel du Nord,
102, quai de Jemmapes, 75010 Paris.
 * Pierric Bailly, Le Roman de Jim (P.O.L), Tonino Benacquista, Porca Miseria (Gallimard), Salomé Kiner, Grande Couronne (Christian Bourgeois),         Nicolas Mathieu, Connemara (Actes Sud).

Délibération du 19 avril 2022 à l’Hôtel du Nord. De gauche à droite : Antoine Boussin, Valentine Goby, Julie Bacques, Hugo Boris, Natacha Boussaa, Michel Quint et Philippe Haumont.

 

 

Paris le 20 avril 2022

Samira Sedira remporte le prix Eugène Dabit 
du roman populiste 2020-2021

Après sa délibération du 15 avril 2021, le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste est heureux d’annoncer que Samira Sedira est la lauréate du prix 2020-2021 pour son livre « Des gens comme eux », paru en janvier 2020 au Rouergue (la brune).

Les autres livres retenus en deuxième sélection, Aurélien Delsaux, « Pour Luky « ; Françoise Henry, Loin du soleil ; Hervé Le Corre, Traverser la nuit et Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit, présentaient aux yeux des jurés de grandes qualités d’écriture. Celui de Samira Sedira, lu parmi les premiers, avait suffisamment marqué le jury pour n’être pas oublié. Dans l’imaginaire courant, le dominant est un mâle blanc, citadin, aisé. Ici, il est noir et vit à la montagne. Ce simple décentrement donne du contour au rapport de classe qui est à l’origine du carnage raconté par Samira Sedira. Elle a convaincu le jury par la force de son récit, son parti-pris narratif, sa langue fluide et évocatrice.

La cérémonie de remise du prix 2020-2021 devrait se tenir le 17 juin 2021, à l’Hôtel du Nord, si le contexte sanitaire le permet.

L’évènement sera confirmé ultérieurement.

Maryse Wolinski est cette année la marraine du prix. Hommages seront rendus à Georges Wolinski, assassiné en 2015, et à Nicky Fasquelle, vaincue par la covid 19, tous deux anciens membres du jury. Ainsi qu’à Joseph Ponthus, notre dernier lauréat, brutalement décédé en février 2021 à l’aube d’un œuvre magistrale.

Joseph Ponthus reçoit le prix Eugène Dabit 2019

Délibération du 21 novembre 2019 à l’Hôtel du Nord. De gauche à droite : Natacha Boussaa, André Rollin, Joseph Da Costa, Claudine Ducol, Hervé Hamon, Michel Quint, Valentine Goby.

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné ce 21 novembre son lauréat 2019. Il s’agit de Joseph Ponthus pour son livre étonnant, premier roman convaincant et très prometteur : A la ligne, feuillets d’usine, publié par La Table Ronde.

Un vote assez net au deuxième tour a tranché en faveur de Joseph Ponthus, ce qui n’a pas empêché les autres titres en compétition de trouver au sein du jury de forts soutiens, notamment les livres de Justine Bo (Onanisme, Grasset), Marin Fouqué (77, Actes Sud), Abdellah Taïa (La Vie lente, Seuil) et Hervé Le Corre (A l’ombre du brasier, Payot et Rivages), ce dernier ayant tout spécialement enthousiasmé de nombreux jurés par l’ampleur, le réalisme, et l’incroyable richesse de son style, par ses couleurs et la puissance de l’évocation du peuple des communards. 

Joseph Ponthus réussit le pari étonnant de mêler poésie et réalisme pour décrire dans le même chant syncopé à la fois la dureté de la condition ouvrière sur les lignes de production de l’usine et l’intimité du rêve qui libère l’homme de sa chaîne. Un texte unique, envoûtant, au lyrisme perturbant dans le meilleur sens du terme puisqu’au lieu de magnifier la souffrance, il la chante en démontant les mécaniques de l’asservissement, il libère les corps et la pensée, il ouvre les portes de l’action. Du « sur-mesure » pour notre prix, ce que le jury ne pouvait qu’honorer.

La cérémonie de remise du prix et de sa récompense (une dotation de 2 000 euros) aura lieu le vendredi 13 décembre, à 18 h 00, à l’Hôtel du Nord (1).

Cette rencontre conserve son caractère public.

Après Douglas Kennedy, Grand Corps Malade et Josiane Balasko les années précédentes, le parrainage de la cérémonie est cette fois confié à Patrick Poivre d’Arvor.

 

(1) Hôtel du Nord, 102, quai de Jemappes 75010 Paris.

Estelle-Sarah Bulle lauréate du prix 2018

©Julien Falsimagne/Leextra/Editions Liana Levi

Réunis le 20 novembre à l’Hôtel du Nord, à Paris, le jury du Prix Eugène Dabit du roman populiste a décerné son prix à Estelle-Sarah Bulle pour son premier roman : « Là où les chiens aboient par la queue », paru chez Liana Levi.
Un vote extrêmement serré a permis de départager au troisième tour (et à un cheveu) Estelle-Sarah Bulle et Guy Boley dont le livre « Quand Dieu boxait en amateur » (Grasset) avait trouvé lui aussi d’ardents défenseurs. Mais tous les titres retenus en deuxième sélection (Pascal Manoukian, « Le Paradoxe d’Anderson », Seuil ; Nicolas Mathieu, « Leurs enfants après eux », Actes Sud ; Sonia Ristić, « Des Fleurs dans le vent », Intervalles ; François Salvaing, « H.S. », Arcane 17) méritaient la distinction et l’auraient obtenue au sein d’une concurrence moins vigoureuse.
Estelle-Sarah Bulle nous entraîne avec talent et conviction dans une saga familiale haletante, sur trois générations de « négropolitains » entre Guadeloupe et métropole. Dans une langue d’une rare richesse, ponctuée d’expressions créoles, elle sculpte avec humour, tendresse et poésie des personnages singuliers aux caractères puissants, les inscrivant dans un récit qui ne cesse de renvoyer à l’histoire mouvementée de l’île caraïbe.

Remise du prix le 5 décembre, à l’Hôtel du Nord, à Paris.

© Mo Fischer

Après Douglas Kennedy et Grand Corps Malade les années précédentes, le parrainage amical et complice de cette cérémonie était cette fois confié à la comédienne, auteure et réalisatrice Josiane Balasko. Une mémorable soirée à laquelle participaient les jurés, des éditeurs et les amis du prix, dans une atmosphère célèbre qui n’a pas manqué de gueule(s).

Titaua Peu, lauréate 2017 pour son roman “Pina”

C’est une première dont notre prix peut être fier : récompenser une auteure polynésienne.
Titaua Peu, pour son étonnant Pina, recevait en effet le 30 novembre la distinction 2017 des mains du parrain de l’année, Grand Corps Malade. Un moment littéraire chaleureux qui, comme habituellement, s’est déroulé à l’Hôtel du Nord de Paris, en présence des membres du jury, de journalistes, d’éditeurs, d’amis du prix ainsi que d’autres écrivains restés en lice lors de la deuxième sélection de cinq titres.
Arno Bertina, l’auteur largement plébiscité des magnifiques Châteaux qui brûlent (Verticales), retenu par un atelier d’écriture à Rennes, a ainsi tenu à féliciter la lauréate à distance. Thomas Flahaut, qui présenta un Ostwald (L’Olivier) remarqué, à l’écriture fine, très méritant pour un premier roman, avait fait le déplacement. Sorj Chalandon, parvenu à un cheveu de la distinction pour son puissant Jour d’avant (Grasset), était lui aussi présent, amical et très fair-play pour la petite cérémonie du canal Saint-Martin. Enfin, Frédéric Viguier, retenu, était représenté pour son Aveu de faiblesse par Nadine Straub (Albin Michel).
« Un roman de folie, de feu, de cœur, de sang », avait noté Jean-Luc Marty, écrivain et membre du jury, à propos du roman de Titaua Peu. « Une histoire universelle, faite de sueur, d’amour, de pleurs mais aussi d’espoir », poursuivait la lauréate qui affirmait apprécier dans le prix Eugène Dabit cette « volonté de donner la parole aux sans voix, à ceux qui souffrent » et qui a promis de « continuer, pas seulement pour moi mais aussi pour mon pays. »
C’est en effet la force et l’originalité de Pina : proposer une écriture vigoureuse proprement tahitienne dont la dimension universelle touche chacun d’entre nous. Antithèse d’une carte postale, Pina est l’expression directe du peuple polynésien.

Photo @Mo Fischer
De gauche à droite : Jean-Luc Marty, Grand Corps Malade, Philippe Haumont, Titaua Peu, Valentine Goby, Arthur Toscan du Plantier, Michel Quint.

Comme des gueules d’atmosphère

Hugo Boris en compagnie de Douglas Kennedy, le 16 décembre 2016 à l’Hôtel du Nord de Paris. Photo : Mo Fischer

Le petit peuple du prix avait trouvé son style, ce 16 décembre, pour la remise de sa récompense à Hugo Boris, lauréat 2016 auteur de l’excellent roman Police (Grasset), cérémonie parrainée cette année par l’écrivain américain Douglas Kennedy.
Accueil aux petits oignons, stylé lui aussi mais sans affectation, simplement populaire et distingué, chic et chaleureux, dans l’élégante avant-salle de l’Hôtel du Nord où l’on se souvint notamment que cette histoire d’atmosphère qui collait si bien à l’endroit avait totalement échappé au roman original d’Eugène Dabit, notre premier lauréat, en 1931, la paternité de la réplique revenant à Henri Jeanson pour le film de Marcel Carné.
De l’atmosphère, il n’en manqua pas autour des petits plats tendance Tadjik à succès concoctés par MERCY FANNY, sous la houlette de Françoise Guida-Davin. Histoire de faire le plein, le plein de (bons) mots et de sourires, de partages, de connivences et d’assurance mutuelle de tout ce qu’avait de noble, de respectueux du peuple et de son humanité le populisme appliqué à ce genre littéraire que notre prix soutient depuis 85 ans.
Anciens lauréats comme Shumona Sinha ou Thierry Beinstingel, amis du Prix, auteurs-es, éditeurs, journalistes, une soixantaine de personnes ont participé à cette rencontre. Autour d’un parrain de marque, l’écrivain américain et Parisien de cœur Douglas Kennedy, venu témoigner des grandes qualités littéraires, à son goût, de notre lauréat Hugo Boris et s’interrogeant avec lui : « Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu’il va ? »

Hugo Boris lauréat 2016

police-bandeauRéuni à l’Hôtel du Nord le 24 novembre 2016, le jury a désigné comme lauréat, après une discussion serrée, Hugo Boris pour son roman Police, publié par Grasset.
Très proches au score, les livres de Guy Boley (Fils du feu, Grasset) et de Magyd Cherfi (Ma part de Gaulois, Actes Sud) ont également fortement séduit le jury. Le premier pour l’excellence de son style et sa puissance d’évocation. Le second pour son ancrage fort dans la réalité de la vie de nos quartiers et pour l’engagement talentueux de son auteur au service de l’enrichissement commun par la diversité et la mixité des cultures d’origines.
Mais au troisième tour, c’est finalement Hugo Boris que le jury décidait de récompenser. Avec une précision quasiment chirurgicale, Police raconte de l’intérieur de leurs consciences les doutes et questionnements de policiers chargés de reconduire un sans-papiers à la frontière. Jusqu’à quel point faut-il obéir ? Par la tension de son récit, la subtilité et l’originalité de sa construction, la finesse de son écriture, la caractérisation de ses personnages, Hugo Boris nous propose un brillant voyage au cœur de l’humain, lorsque l’individu suit par obligation des trajectoires qui trahissent ses valeurs. Un grand roman.

Didier Castino reçoit le prix Eugène Dabit 2015 pour « Après le silence » (Liana Levi)

APRES LE SILENCE © Art Becker/CORBIS (sdp)
Réuni à l’Hôtel du Nord le jeudi 26 novembre 2015, le jury du Prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné comme lauréat, dès le premier tour et à une nette majorité, Didier Castino pour son premier roman, Après le silence, édité par Liana Levi.Ce texte d’une rare puissance dont le souffle ravive dans un réalisme époustouflant une mémoire ouvrière que l’on aurait pu croire endormie a conquis le jury. Elan, rigueur, souffle, puissance sont, dans le roman de Didier Castino, mis au service de la construction élaborée d’un récit à deux voix, du passé au présent, du père au fils ou plutôt du fils au père. L’auteur dépeint dans un réalisme sans concession la dureté d’une condition sociale et la droiture de ceux qui se sont engagés leur vie durant, jour après jour, pour la transformer, nous interrogeant subtilement au passage sur la manière dont les générations suivantes portent encore ces valeurs.
Les quatre autres titres en lice (lire ci-contre) après la seconde sélection ont tous fait l’objet d’éloges et méritent d’être soutenus pour leur indéniable créativité littéraire ainsi que pour un ancrage souvent original et novateur dans le réel. En deuxième position, le jury a spécialement aimé l’étonnant et drolatique Quand le diable sortit de la salle de bains, proposé par Sophie Divry, une prouesse stylistique employée à décrire de l’intérieur la réalité chaotique et souvent absurde des errances d’une jeune chômeuse qui veut sortir de sa condition.

Le prix Eugène Dabit 2015 sera remis à Didier Castino
le mercredi 16 décembre à 18 h, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis*
par Patrick Braouezec, président de Plaine Commune et membre du jury du prix

Sont cordialement invités à partager ce moment les amis du prix, du territoire de Plaine Commune, du Théâtre Gérard Philipe, les éditeurs, écrivains et journalistes sensibles à la démarche d’un prix littéraire qui a récompensé au fil de sa longue histoire les plus grands écrivains de leur temps. Un prix soucieux de valoriser un genre qui place le peuple, sa vie, ses espoirs et ses résistances au cœur d’une écriture lucide, originale et exigeante.

* Théâtre Gérard-Philipe 59, boulevard Jules-Guesde. 93200 Saint-Denis

Contact : Association pour la restauration du Prix Eugène Dabit du roman populiste
Philippe Haumont. 8 bis, rue Aubert 93200 Saint-Denis – France
Tél. 01 83 74 23 03 – 06 20 98 37 84
philippehaumont@yahoo.fr ~philippe@philippehaumont.com

Invitation 2015

Le prix 2014 attribué à Dominique Fabre

Couv Photos volees+bandeDominique Fabre* remporte cette année le prix Eugène Dabit du roman populiste pour son roman Photos volées  (Éd. de l’Olivier).

Réuni le 18 novembre 2014, le jury a désigné à une forte majorité au second tour Dominique Fabre, après une discussion serrée au premier tour qui a mis aussi en évidence les grandes qualités d’un autre titre, Bois II, d’Élisabeth Filhol (P.O.L).

Au-delà de ce livre au ton si particulier, tout emprunt d’une joyeuse mélancolie et dont la succession d’anecdotes ouvre sur un panorama universel, celui des sensations et destinées humaines, le jury a aussi voulu cette année récompenser l’ensemble d’une œuvre, celle du discret, prolixe et talentueux auteur Dominique Fabre.

Dans ce livre, Dominique Fabre dresse le portrait d’un homme sensible et digne qui porte en lui le sentiment d’avoir plus ou moins raté sa vie et qui, pour rien au monde, n’embêterait quiconque avec son vague à l’âme. L’écriture est à son image, juste et toute en retenue. Elle procède par touches délicates, dans ce roman où rien n’est plus grand et porteur de sens que l’apparente banalité du quotidien.

* Dominique Fabre a publié une douzaine de romans, dont Moi aussi un jour, j’irai loin (Maurice Nadeau, 1995), Ma vie d’Edgar (Le Serpent à plumes, 1998), J’aimerais revoir Callaghan (Fayard, 2010), Il faudrait s’arracher le cœur (L’Olivier, 2012) et un récit, Des nuages et des tours (L’Olivier, 2013). Il a également publié en septembre 2014 un recueil de poésie aux éditions Fayard, Je t’emmènerai danser chez Lavorel.

 

 

Violaine Schwartz reçoit le Prix 2013 pour «Le Vent dans la bouche»

 

Le Prix Eugène Dabit du roman populiste 2013 a été attribué le 9 janvier 2014 par le jury à Violaine Schwartz pour son roman Le Vent dans la bouche (P.O.L).

Ecrit à fleur de peau, ce livre évoque avec une rare intensité la personnalité de Fréhel, cette jolie fleur de pavé qu’on appelait à ses débuts la « môme Pervenche ». Il a conquis le jury.

Le livre de Violaine Schwartz évoque avec une rare intensité la personnalité de Fréhel. Toute jeune, une femme dont la liberté effrayait tant les hommes qu’ils la quittaient au plus vite. Une amoureuse dévastée, détruite. Une pauvre fille alcoolique, toxicomane, terrorisée par des démons d’enfance au point d’en garder sa vie entière une terreur des corbeaux. Une errante, partie dix ans se produire à Saint-Pétersbourg, à Vienne, à Bucarest pour finir prostituée dans un bordel de Constantinople. Une matrone avant l’âge, bouffie d’angoisse et de graisse. Une pocharde au cœur lourd. Mais quelle chanteuse… Evoquant Fréhel, Violaine Schwarz prend à corps un destin de femme, une histoire de révolte et d’insoumission vibrantes. « Fermez vos gueules, j’ouvre la mienne ! », beuglait-elle au début de ses tours de chant. Violaine Schwartz lui rend cette voix-là. Sa voix. La voix du peuple qui n’en peut plus de se laisser conter. Effrayer. Abuser. Le Vent dans la bouche est un livre magnifique et exaltant. Faisant corps et âme avec l’interprète de La Java bleue et de Où sont tous mes amants ?, Violaine Schwartz tient la chronique tendre et hargneuse d’une vie sans pareil.

Xavier Houssin

© Michèle Constantini.

© Michèle Constantini.

Violaine Schwartz, 45 ans, est comédienne, chanteuse et écrivain. Après des études à

l’Ecole du TNS, elle a notamment travaillé sous la direction de Georges Aperghis, Alain Ollivier, Jacques Lassalle, Ludovic Lagarde, Gilberte Tsaï, Charles Tordjman, Frédéric Fisbach, Jean Philippe Vidal, Ingrid von Wantoch Rekowsky, Jacques Rebotier, Jean Lacornerie, Jean Boilot, Dominique Pifarély, Etienne Pommeret, et, ces dernières années avec Célie Pauthe, Pierre Baux, Irène Bonnaud et Guillaume Delaveau. Elle a crée un tour de chant autour du répertoire réaliste, en duo avec la contrebassiste Hélène Labarrière. Elle a également écrit des pièces radiophoniques et deux romans. Bibliographie : La Tête en arrière (P.O.L, 2010), Les Exilées [épilogues au texte d’Eschyle], (Les Solitaires intempestifs, 2013), Le Vent dans la bouche (P.O.L, 2013).

Actualités

19 avril 2023

> Gilles Marchand remporte le prix 2023

Portrait de Gilles Marchand a Paris le 17 aout 2022 Photo : Philippe Matsas

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné le 19 avril Gilles Marchand lauréat du prix 2023 pour son roman Le Soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain, juillet 2022).

Le soldat désaccordé, de Gilles Marchand est un roman puissant aux multiples registres. L’enquête autour d’une disparition, sur fond de Guerre de 14, s’étale sur 40 ans. Elle est menée par un poilu qui a perdu sa main, son amour et ses rêves et qui se fait détective pour enquêter sur un autre amour déchiré entre France et Alsace, entre classes opposées, entre front et hôpitaux. La richesse documentaire foisonnante du roman ranime ces milliers de vies perdues ou gâchées tandis qu’un subtil emboîtage amoureux trouve son émouvant nuage au ras des horreurs de la guerre.

Le style, tendu, repose sur une multitude de références poétiques, littéraires, musicales, historiques et politiques qui finissent de nourrir cette magnifique épopée romanesque dans l’entre-deux-guerres. Un roman calibré pour notre prix qui réunit brillamment « le peuple et le style »

16 avril 2023

> Quatre romans en deuxième sélection du prix 2023

 

Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a choisi de retenir quatre romans en deuxième sélection 2023 :

Leila Bouherrafa, Tu mérites un pays (Allary)

Diaty Diallo, Deux secondes d’air qui brûle (Le Seuil)

Gilles Marchand, Le soldat désaccordé (Aux forges de Vulcain)

Colin Niel, Darwyne (Le Rouergue)

Pour leur étonnante qualité d’écriture, pour leur ancrage dans les univers du peuple, d’ici ou d’ailleurs, d’hier ou d’aujourd’hui, chacun de ces quatre romans mérite grâce à son originalité, ses couleurs, son rythme et sa narration de recevoir cette année le prix Eugène Dabit du roman populiste.

Quatre romans et non cinq comme habituellement… La raison en est que les trois suivants, Christian Astolfi, Joseph Incardona et Marie-Hélène Lafon se sont retrouvés à égalité en cinquième position et que nous ne souhaitions pas étendre cette deuxième sélection à sept romans. Mais il va de soi que ces trois auteurs méritent pour leur talent et leurs superbes romans les mêmes éloges.

La désignation de la lauréate ou du lauréat aura lieu le 19 avril 2023 dans l’après-midi.

La cérémonie de remise du prix 2023 est prévue le 3 mai à 18 heures à l’Hôtel du Nord sous le parrainage, cette année, de l’écrivain Gérard Mordillat.

La dotation du prix Eugène Dabit du roman populiste est de 3 000 €.

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