Le jury du prix Eugène Dabit du roman populiste a désigné ce 21 novembre son lauréat 2019. Il s’agit de Joseph Ponthus pour son livre étonnant, premier roman convaincant et très prometteur : A la ligne, feuillets d’usine, publié par La Table Ronde.
Un vote assez net au deuxième tour a tranché en faveur de Joseph Ponthus, ce qui n’a pas empêché les autres titres en compétition de trouver au sein du jury de forts soutiens, notamment les livres de Justine Bo (Onanisme, Grasset), Marin Fouqué (77, Actes Sud), Abdellah Taïa (La Vie lente, Seuil) et Hervé Le Corre (A l’ombre du brasier, Payot et Rivages), ce dernier ayant tout spécialement enthousiasmé de nombreux jurés par l’ampleur, le réalisme, et l’incroyable richesse de son style, par ses couleurs et la puissance de l’évocation du peuple des communards.
Joseph Ponthus réussit le pari étonnant de mêler poésie et réalisme pour décrire dans le même chant syncopé à la fois la dureté de la condition ouvrière sur les lignes de production de l’usine et l’intimité du rêve qui libère l’homme de sa chaîne. Un texte unique, envoûtant, au lyrisme perturbant dans le meilleur sens du terme puisqu’au lieu de magnifier la souffrance, il la chante en démontant les mécaniques de l’asservissement, il libère les corps et la pensée, il ouvre les portes de l’action. Du « sur-mesure » pour notre prix, ce que le jury ne pouvait qu’honorer.
La cérémonie de remise du prix et de sa récompense (une dotation de 2 000 euros) aura lieu le vendredi 13 décembre, à 18 h 00, à l’Hôtel du Nord (1).
Cette rencontre conserve son caractère public.
Après Douglas Kennedy, Grand Corps Malade et Josiane Balasko les années précédentes, le parrainage de la cérémonie est cette fois confié à Patrick Poivre d’Arvor.
(1) Hôtel du Nord, 102, quai de Jemappes 75010 Paris.